Zevent : quand la communauté du gaming déploie sa force !

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Un week-end qui inspire !

Durant le week-end du 16 au 18 octobre 2020 a eu lieu le marathon caritatif sur Twitch : le Zevent ! J’ai envie de vous parler aujourd’hui de cet événement car, pour moi, il s’agit d’une petite perle d’espérance qui m’inspire. Alors, j’ai deux objectifs pour cet article : rendre hommage à cet événement, à celleux qui l’organisent et le font vivre, et m’interroger sur ce que le Zevent nous apprend sur la notion de communauté. Car oui, avant tout, le Zevent puise sa force dans le fait de rassembler diverses communauté de streamer.euse.s autour d’un but commun : récolter des fonds. Quelles leçons, alors, le Zevent nous enseigne-t-il ? Découvrons-le ensemble !

L’équipe du Zevent 2019 © eSport.ch

L’équipe du Zevent 2019 © eSport.ch

Le Zevent en quelques-mots…

Laissons donc le co-organisateur de cet événement — Adrien Nougaret dit ZeratoR — en résumer le fonctionnement :

Le Zevent c’est un marathon de streaming de jeux-vidéo où tout le monde se filme en train de jouer à des jeux-vidéos et en même temps encourage sa communauté à donner pour une cagnotte et cette année c’est pour Amnesty International (…)

— Zerator dans l’interview de Konbini Techno (2020): à voir ici !

Le concept est donc assez simple. Des passionné.e.s qui jouent devant des passionné.e.s et ainsi, différentes communautés en ligne qui se réunissent au même moment. Mais, comme élément fédérateur, un même objectif : réunir le plus de fond pour une association. Vous avez aucune idée de ce à quoi ressemble un Zevent ? Allez regarder un bout d’un des best-of de celui de cette année ici !

Symbole du Zevent et le streamer ZeratoR (Adrien Nougaret) © Dextero FR

Symbole du Zevent et le streamer ZeratoR (Adrien Nougaret) © Dextero FR

… et en quelques-chiffres

Pour résumer, le marathon caritatif de 2020 est le cinquième de ce type organisé par Zerator et son bras droit Alex Dach. Voici un petit résumé des différentes éditions précédente avec les fonds récoltés :

Et pour l’édition de cette année ? Alors que la Covid a, bien entendu, rendu compliquée l’organisation d’un tel événement, en voici les fruits juste impressionnants :

© @ZeratoR

© @ZeratoR

Le Zevent c’est un peu Pâques mais pour le monde du gaming, streamers comme viewers (soit celleux qui regardent les stream). C’est un moment d’émotion, de partage et de communauté autour de passions communes : pop-culture, gaming, e-sport (compétition professionnelle de jeux-vidéo), etc. Et c’est ce qui fait, depuis que je regarde cet événement, je suis à chaque fois touché profondément par ce week-end de streaming caritatif. Alors, merci Zevent !!

Mais, après l’édition de cette année, je me suis dit qu’il y avait quelque-chose à apprendre du Zevent au niveau de la dynamique communautaire. Alors, que retenir du succès et de la force de cet événement caritatif ?

Trois leçons sur la notion de communauté

I. La communauté numérique : c’est puissant.

Evidemment, la période de pandémie/confinements que nous traversons renforce un réel besoin communautaire. Dans le contexte actuel, les gamers, streamers, geek, etc. sont, en un sens, privilégié.e.s. Comme le résumais très justement Noémie Emery dans un précédent article de notre blog que je vous invite à relire :

Ce qu’on vit aujourd’hui, en ces jours de confinement, les geeks le savaient déjà : pas besoin de proximité physique pour se sentir en communauté.

— N. Emery, L’Esprit de Communauté, avril 2020.

Le Zevent est l’exemple absolu de cela. Plusieurs dizaines de streamers viennent avec leur communauté, qu’importe leur taille, origine ou âge et ça démonte tout. Et, d’expérience, en suivant ce marathon de streaming, je me sens vraiment appartenir à une grande famille, vibrer avec des milliers de personnes et soutenir une cause commune. Le numérique possède son grand lot de problème, allant du fait que c’est un gouffre énergétique à de graves problèmes éthiques — par exemple de cyberharcèlement — mais c’est aussi un liant communautaire littéralement capable de déplacer des montagnes. L’Eglise peut se saisir d’un tel moyen.

II. Agir en vue d’un meilleur, c’est fédérateur.

Cela paraît peut-être évident, mais selon moi, l’agir porté par des valeurs communes est ce qu’il y a de plus fédérateur pour une communauté. Or, quand lesdites valeurs poussent à agir en vue d’un meilleur pour le monde, l’espérance devient action. Tous les Zevent sont là pour soutenir des associations qui représentent symboliquement un meilleur pour l’humanité (recherche médical, droits humains, protection des enfants, etc.). Or je trouve que nombre d’institutions, églises comprises, oublient que la priorité dans l’agir n’est pas ni d’attendre ce meilleur, ni simplement de le prêcher : il faut participer à sa venue. C’est ce que résumait, il y a plusieurs décennies, le théologien Jürgen Moltmann ( <3 ) :

L’avenir espéré doit donc pénétrer dans la misère actuelle, et l’espérance doit donc appeler à des initiatives pratiques pour une victoire sur la misère ; répandre une liberté envers l’avenir implique d’une part la critique et la protestation, d’autre part l’imagination créatrice et l’action.

— J. Moltmann, L’Espérance en action, 1971, p.149.

Lié par un tel objectif, la communauté que forme le Zevent le temps d’un week-end seulement, devient porteuse d’espérance et recueille des millions car elle agit. Et c’est l’agir qui fédère, pas les idées.

III. De la pluralité des passions nait la force communautaire

En regardant le Zevent, on pourrait se dire : « tous les mêmes, ces streamers ». Mais la réalité des profils et passions de ces personnes est témoigne du contraire. Leur live vont de tuto de cuisine à du commentaire d’e-sport, du gaming sous forme de RP (jeu de rôle) à des quizz culturels ou géographiques, d’interviews personnels à de la production musicale, etc., sans parler de la diversité colossale de jeux différents auxquelles iels jouent. La communauté des streamers, incarnent bien, selon moi la logique de vie communautaire qui définit notre projet :

Open Source Church, c’est aussi une dynamique nouvelle en Eglise où tou·te·s peuvent amener leurs passions, idées et compétences, pour faire fructifier la communauté, dans une méthode de travail horizontale.

Vocation d’OSC à lire ici.

C’est les raisons qui font qu’après avoir regardé des dizaines d’heures d’un Zevent, j’en ressors boosté et vibrant d’émotions fortes. Car j’y ai vécu un réel moment de communion communautaire. Pour moi le Zevent est un inspiration dans sa force et sa passion communautaire : une telle force et passion que j’espère trouver un jour dans une église. Alors, en attendant, je me joins à Amnesty International:

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